DANS LES BOUCHES DE KOTOR
Baosici, dans les bouches de Kotor Fut un village de pêcheurs dans les Balkans Et est aujourd’hui le subtil décor De Pierre Loti, en souvenir de ses romans
Fidèle à sa réputation de séducteur C’est à une bergère d’Herzégovine Qu’il rencontra un jour sur les hauteurs Qu’il dû trouver absolument divine
Qu’il écrivit plus tard une fameuse nouvelle Au sujet de cette fille dont il s’amouracha Et dont, aujourd’hui, devenue immortel Il célébra en son temps cet amour qu’il cacha
Pasquala Ivanovic selon ses propres mots « Sentait le foin fauché, le serpolet des montagnes » Au fin fond du secret Monténégro Ils battirent certainement la campagne…
Ils avaient l’habitude de se rencontrer Dans une auberge aujourd’hui évanouie Dont ils connaissaient la porte d’entrée A l’intérieur de laquelle on entendait les bruits
Des pêcheurs bavards qui jouaient aux cartes La foule criarde aux vêtements chamarrés Les voyageurs, les marchands de Sparte Avec en arrière-plan les barques amarrées
Bien sûr, avant elle, il y avait eu d’autres femmes Qui chacune avait eu les honneurs de sa prose Aziyadé, Rarahu et la mystérieuse dame De Genève, dont les tombes sont couvertes de roses
Cette petite bergère, vraiment il l’aima bien De son vrai nom Mathea ou Matea, on l’ignore Son souvenir, cet amour, son souriant destin Cette idylle fut intense dans les bouches de Kotor…
Alain ADAM
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LES ALOUD-NAILIA
Au confins du désert à la fin du dix-neuvième On trouvait en guise de Dames aux camélias Certaines portant bijoux et diadèmes Des femmes qu’on appelait les Ouled-Naïlia C’étaient, en fait une caste d’hétaïres Sur le pas de la porte de leur cabane postées Couvertes de pièces d’or et de saphir Elles accueillaient les caravaniers Contre rétribution offrant leur corps A ces hommes du désert surgissant Des sables ocres comme d’un décor A l’heure où le soleil pâlissant Propice aux transactions secrètes Cache dans son ombre les étreintes De ces femmes étincelantes déjà prêtes A satisfaire ces hommes qui s’éreintent ! Elles étalent leur richesse sur leur corps Les plus âgées étant les plus riches Sans jamais ressentir de remords A ce jeu-là personne, jamais ne triche Un jour, elles abandonnent la volupté Trouvent un mari, ont des enfants Devenant des femmes soumises et voilées Devant le brasier d’un feu de camp. Peu de gens connaissent les Ouled-Naïlia Pierre Loti les évoqua dans ses écrits Quelques incertitudes certes il y a Mais l’essentiel est fort bien décrit !..
Alain ADAM
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